plaisir pour nous de coudoyer ces braves gens, de chanter avec eux et de les voir s’émerveiller de notre bonne tournure et s’édifier de notre religion. La procession était nombreuse et pleine d’une élégante simplicité, toutes les maisons tendues, les chemins jonchés de fleurs : il y avait une foi, une piété difficiles à décrire; de bons vieillards, qui n’avaient pu suivre le cortège, l’attendaient au passage c’était principalement devant leurs maisons que les reposoirs étaient dressés la cérémonie dura près de deux heures. Ensuite, nous assistâmes à la grand’messe, où la foule affluait jusqu’au dehors des portes de l’église. Au sortir du saint sacrifice, nous nous réunissons sur la place, et quelqu’un de nous, Henri, je crois, propose d’aller dîner à Saint-Germain en Laye. Six ou huit poltrons objectent la distance on les laisse dire et rebrousser chemin, et nous voilà vingt-deux, par groupes de trois ou quatre seulement, pour ne pas faire de trouble, battant de nos semelles la route de Saint-Germain. Le plaisir double la vitesse de nos jambes, et, tout en ramassant des fraises dans les bois, nous arrivons au terme de notre expédition. Nous entrons un quart d’heure à l’église, où l’on chantait vêpres puis nous visitons le magnifique château, si riche en souvenirs, si fier de son antiquité. Après avoir pris nos ébats sur l’immense terrasse, nous nous portons tous ensemble chez un respectable restaurateur, qui mit garnison au logis pour
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