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XIII
À M. ERNEST FALCONNET.
Paris, 5 janvier 1833.

Mon cher Falconnet,

Je t’écris samedi soir, il est minuit, bientôt une nouvelle journée grande et solennelle va commencer, l’anniversaire du premier hommage rendu par le monde païen au christianisme naissant. Il y a quelque chose de merveilleusement beau dans cette légende des trois mages, représentants de trois races humaines au berceau du Sauveur. Il y a quelque chose de vénérable dans cette fête de famille qui consacre la joie, qui jette au sort un gâteau, et qui crée dans son sein une royauté domestique de quelques heures, comme pour imiter ces royautés orientales députées au Christ enfant. Quelle que soit du reste l’origine de cette coutume, qu’elle vienne même des rois du banquet chez les Grecs et les Romains, elle est toujours une bonne occasion de plus pour réunir les parents, les amis, pour faire épanouir les coeurs. J’aurais aimé ce jour-là m’asseoir à une ta-