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et du baptistère, et le lieu d’où la voix du prêtre se faisait entendre au peuple

L’Église ne restera pas longtemps ensevelie dans ces ténèbres funéraires. A la première aurore de liberté qui luit pour elle, elle se pare, elle se couronne, elle se donne de riches sanctuaires. C’est ainsi qu’à Saint-Janvier, on voit, dans la chapelle de Sainte-Restitute, les restes de l’ancienne cathédrale érigée sur les colonnes du temple d’Apollon et des débris de mosaïques du septième siècle. Plus tard, sous les princes normands, s’élève la basilique actuelle, avec sa façade gothique et sa nef en ogives. Mais surtout j’y ai examiné avec le plus grand intérêt un oratoire situé derrière le chevet de l’édifice, et fondé par la famille des Minutoli. Là, au pied d’un autel, couronné d’un dais richement t sculpté, se trouvent les tombeaux de ces vieux patriciens, depuis l’an 1.300 jusqu’à 1500 environ. Eux-mêmes sont peints sur le mur du pourtour, agenouillés, les uns avec les insignes de l'épiscopat, les autres sous leurs armures de chevalier, tous les mains jointes et la figure pieuse. Au-dessus, et comme pour consoler ces images de la mort, un des vieux maîtres de l’école napolitaine a peint la passion du Sauveur. Le mérite artistique et historique de ce monument a été reconnu par le goût éclairé du cardinal archevêque qui en fait poursuivre activement la restauration.

Que cette Italie renaissante du neuvième au trei-