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nimèrent nimèrent, l’embellirent, et quelquefois aussi la désolèrent..Voilà aux confins de la Calabre l’antique Pestum. Ses temples, que nous ne nous lassions pas de regarder, annoncent par leurs proportions gigantesques, par la simplicité grandiose de leur architecture sans ornements, la première époque des colonies grecques : c’est encore la grossièreté des Étrusques, et c’est déjà l’art sévère des Doriens. Surtout, c’est l’ouvrage d’un peuple encore pénétré des sentiments religieux, tout corrompu qu’il est, et qui fait plus pour ses dieux que pour ses magistrats ou ses histrions. Plus tard il n’en sera pas de même, et voici Pompéi ou les temples, réduits aux plus mesquines dimensions, s’effacent devant la grandeur et l’opulence des habitations particulières. Cette prodigieuse quantité de marbres, de mosaïques, de peintures cette variété infinie d’instruments, d’ustensiles, de meubles, d’ornements ciselés, sculptés avec la plus extrême délicatesse, tout cela montre à la fois les raffinements d’un art avancé et d’un égoïsme insatiable de jouissances.

Le théâtre d’Herculanum, si merveilleusement conservé dans sa sépulture de lave, m’a extrêmement intéressé en me faisant comprendre ce que je ne m’étais jamais bien figuré, la mise en scène des tragédies anciennes. La beauté de cet édifice, et de l’amphithéâtre de Pouzzoles les immenses ruines des villas, des thermes, des piscines, des aqueducs ;