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LXXVI
À M. L’ABBÉ ET M.CHARLES OZANAM.
Naples, 5 octobre 1841.

Mes chers frères,

Voici dix jours écoulés depuis notre arrivée à Naples. Demain le bateau à vapeur nous emporte à Palerme. Le court espace de temps pour visiter tant de merveilles expliquera, justifiera peut-être notre silence. Après avoir passé la journée entière à parcourir ces beaux lieux, à interroger leurs souvenirs, nous rentrons le soir enchantés, mais morts de faim et de fatigue. Le dîner se fait à la hâte, et c’est à peine s’il reste le temps de mettre en ordre quelques notes, de dresser le plan de l’excursion du lendemain, de régler les comptes ; onze heures sonnent souvent avant que nous puissions prendre un peu de sommeil. Au moment même de prendre la plume aujourd’hui, je suis assailli de si violentes tentations de dormir, que je ne sais plus si je parle ou si je rêve et je ne serais pas