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À M. L...
Paris, 10 octobre 1840

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Mon cher ami,

Je suis obligé de me refuser un plaisir qui devait être aussi doux que désiré, celui de vous voir au passage. Chargé de suppléer M. Fauriel, et de faire un cours de littérature allemande au moyen âge, à commencer par les Nibelungen et le Livre des Héros, j’ai cru nécessaire pour mes besoins d’imagination et pour la satisfaction de ma conscience, de voir au moins en courant les bords du Rhin, théâtre de toute cette poésie barbare, germanique, franque, à l’étude de laquelle je vais me livrer. Je rentrerai à Lyon par Strasbourg ; et après cinq semaines d’affaires et de travail je reviendrai à Paris pour m’y fixer et devenir votre voisin. Dans les premiers jours de décembre, je m’arrêterai chez vous en passant alors je pourrai vous dire, mieux qu’en ce moment de hâte, combien votre petite lettre m’a été bonne et utile, combien votre suffrage