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pendant mon voyage, à la situation et aux ressources de leur œuvre, œuvre et non pas entreprise car longtemps le journal ne s’est soutenu que par les sacrifices de quelques hommes généreux, qui y voyaient le seul organe acceptable de nos doctrines. Sans contredit, il y a encore beaucoup à désirer, et un peu à regretter dans le fond et dans la forme de cette feuille ; mais du moins elle me paraît offrir l’ensemble général le plus satisfaisant possible, pour l’état actuel des esprits.

La Société de Saint-Vincent de Paul n’a pas été non plus un des moindres sujets de joie et d’espérance que j’ai trouvés dans mon dernier séjour à Paris. L’époque de l’une de ses solennités, le deuxième dimanche de Pâques, m’a permis de la voir réunie, et dans toute l’étendue de son rapide accroissement. J’ai vu réunis dans l’amphithéâtre des ses séances, plus de six cents membres qui ne forment pas la totalité de son personnel à Paris. La masse composée de pauvres étudiants, mais relevée en quelque sorte par l’accession des plus hautes positions sociales. J’y ai coudoyé un pair de France, un député, un conseiller d’Etat, plusieurs généraux, des écrivains distingués.J’y ai compté vingt-cinq élèves de l’école normale (sur soixante-quinze qu’elle contient), dix de l’Ecole polytechnique, un ou deux de l’Ecole d’Etat-Major. Le matin, près de cent cinquante associés s’étaient approchés ensemble de la sainte table, au pied de la chasse du saint patron