Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 10.djvu/391

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

finiment de savoir ce qu’il est advenu de votre personne depuis ces deux mois d’où date notre dernière séparation. Puisque malheureusement la Providence ne nous permet pas de marcher dans le même chemin, au moins, à la distance où nous sommes, suivons-nous de l’œil et mettons-nous au pas.

Pour moi, je manquerais à ce devoir, si je ne vous communiquais un heureux événement qui ne sera pas sans influence sur ma position sociale, ni par conséquent sans intérêt pour votre amitié. Un moment ! ne croyez pas qu’il s’agisse de noces ; à cet égard, je jouis encore de la plus entière liberté, liberté quelquefois incommode, en ce sens qu’on est exposé aux spéculations matrimoniales d’autrui, et qu’on se trouve compromis sans le savoir par les plus embarrassantes avances. Telle n’est donc pas la question toutefois on peut dire qu’il s’agit d’un point qui n’y est pas étranger, et un point subsidiaire ; car c’est affaire de subsides. La chambre de commerce de Lyon, sur la demande de M. le recteur, vient en effet de me voter un supplément d’honoraires : je reçois quatre mille francs en tout, traitement de professeur de faculté. Cette décision, intéressante au point de vue du pot-au-feu, ne laisse pas d’avoir son prix au point de vue de la considération publique, dans une ville où le mérite des fonctions et des hommes se mesure surtout au profit pécuniaire. Le cours de droit