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LXVII
À M.L...
Lyon, dimanche 21 juin 1840.

Mon cher ami,

Les bonnes fêtes, en même temps qu’elles nous font songer plus sérieusement à Dieu, nous font aussi souvenir plus efficacement des hommes. En approchant du saint autel il est naturel de mettre à profit cette heure privilégiée pour soi et ceux qu’on aime. A l’ami dont on a fait mémoire dans ses prières du matin d’une façon spéciale, on ne se tient pas de lui écrire le soir. Aussi, encore qu’il soit fort tard, n’irai-je pas me coucher sans avoir tracé quelques lignes qui iront vous dire qu’on ne vous oublie pas, et vous en demander autant en retour. Car cette bienheureuse entrevue de Sens et de Paris est déjà pour moi comme un rêve : votre charmante hospitalité de vingt-quatre heures, dont j’aurais bien voulu faire vingt-quatre jours à votre préjudice, votre aimable visite venue si à propos avant mon départ, tout cela n’est plus qu’une histoire déjà vieille à mon gré. Le temps me dure in-