Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 10.djvu/375

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LXIV
À M. L...
Lyon, 15 février 1840.

Mon cher ami,

Que devenez-vous ? Et d’abord né doit-on pas vous saluer sérieusement de ce titre de père, qui vous fut jadis dévolu comme un joyeux surnom ? Dieu vous a-t-il accordé l’ineffable consolation de voir votre jeunesse renaître sous les traits de l’enfance en la personne d’un fils ? Heureux le premier né d’un mariage précoce. Il jouira de ses parents dans leur verte saison, il ne les verra blanchir qu’au temps où lui-même aura mûri, et l’adieu de la tombe sera pour un plus prochain rendez-vous ! Et vous aussi vous aurez le loisir de contempler votre ouvrage accompli. Après l’éducation de l’adolescence vous accompagnerez votre enfant aux laborieuses initiations de l’âge viril ; et dans la carrière sociale où il entrera avant que vous en soyez sorti, il trouvera récente et reconnaissable encore la trace que vous aurez laissée. Si la responsabilité des