Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 10.djvu/357

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LX
FRÉDÉRIC OZANAM À M REVERDY
Lyon, 10 novembre 1839.

Mon cher ami, Votre lettre consolatrice est venue me visiter à la campagne, ou mes frères et moi nous nous étions retirés pendant quelques jours pour le besoin de nos santés et pour le repos de nos cœurs. Vos paroles sont descendues dans ma solitude, comme la voix de l’ange qu’entendit Agar au désert car il y a quelque chose d’angélique, c’est-à-dire de fraternel et de supérieur tout à la fois, dans l’accent d’un ami comme vous. Aux épanchements d’une affection toute cordiale, vous mêlez déjà l’autorité de votre ministère vos avis ont cette force bienfaisante qui contraint l’âme à s’ouvrir pour les recevoir, et à se laisserguérir. Ma mère était bien mal la dernière fois que j’eus le bonheur de vous voir néanmoins je ne m’attendais pas à une si prompte catastrophe. Je pensais la conserver encore tout l’hiver, et je m’étais attaché