Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 10.djvu/355

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LIX
SILVIO PELLICO À FRÉDÉRIC OZANAM
Turin, 5 novembre 1839.

Vous aurez reçu par M. Collombet mes salutations et mes remercîments. Il est temps que je vous prie de m’excuser de ce que j’ai tardé si longtemps à vous exprimer moi-même combien j’apprécie le don aimable que vous m’avez fait. Votre livre sur Dante me plaît ; c’est un bon livre sous tous les rapports. Ce que vous dites de la philosophie toute catholique de ce grand poète est de la plus exacte vérité. Les malheureux écrivains, contraires à l’Église, qui ont tâché de faire de Dante un de leurs patriarches, étaient pitoyablement aveuglés par leurs préjugés. Votre manière de les réfuter est triomphante. Tous les Italiens doivent se féliciter de la fraternité qui vous unit à eux et qui vous a inspiré une si noble et sainte apologie de leur poëte chéri. Vous nous faites oublier le nombre infini de jugements inexacts qui ont été portés sur notre lit-