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LVIII
FRÉDÉRIC OZANAM À M.L...
Lyon, 12 octobre 1839.

Mon cher ami,

Depuis l’époque on je vous écrivis quelques lignes bien courtes en vous promettant, de m’épancher plus a l’aise une autre fois, il s’est passé des choses qui n’ont que trop motivé mon silence. Des nouvelles inquiétantes de la santé de ma mère m’étaient venues plusieurs fois à Paris. Cependant rien n’annonçait un péril grave, et je dus rester jusqu’à l’entier achèvement de mes affaires, c’est à-dire jusqu’au 11 du mois d’août. Cejour-là même, qui fut celui de mon départ, ma mère prenait une crise qui la forçait à se mettre au lit, et le soir de mon arrivée, veille de l’Assomption, je la trouvai versant des larmes à cause de ses excessives douleurs, atteinte d’une fièvre ardente, donnant enfin de vives appréhensions. En même temps, mon frère aîné, sur l’avis dit médecin, arrivait en poste d’Autun, où il venait de prêcher, tout souffrant encore