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notre grande capitale pour que les impressions d’un voyageur d’hier vous présentent quelque intérêt. Vous le savez, sans avoir besoin de l’entendre répéter encore, le mouvement auquel vous donnâtes du haut de la chaire de Notre-Dame une si puissante impulsion n’a pas cessé de se propager parmi les multitudes intelligentes. J’ai vu de près ces hommes du carbonarisme républicain, devenus d’humbles croyants, ces artistes aux passions ardentes, qui demandent des règlements de confrérie. J’ai reconnu cette désorganisation, ce discrédit de l’école rationaliste, qui l’a réduit à l’impuissance, et qui force ses deux principaux organes, la Revue française et la Revue des Deux Mondes , à solliciter la collaboration des catholiques, ou, comme dit M. Buloz, des honnêtes gens. En même temps que M. de Montalembert parvient à réunir dans la chambre des Pairs une phalange disposée à combattre pour le bien, M. de Carné assure qu’une cinquantaine de voix s’accorderont bientôt en faveur des questions religieuses à la Chambre des Députés d’un autre côté la petite société de Saint-Vincent de Paul voit grossir ses rangs d’une façon surprenante. Une conférence nouvelle s’est formée d’élèves des Écoles normale et polytechnique

quinze jeunes gens, composant environ

,le tiers du séminaire de l’Université, ont demandé comme une faveur de passer deux heures chaque dimanche, leur seul jour de liberté, à s’occuper de