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elle au contraire qui fait une des principales gloires du Sauveur ? N’est-ce pas elle qu’il chérit surtout dans son disciple bien-aimé ? N’est-ce pas la plus belle fleur qui soit cultivée dans le jardin de l’Eglise  ? N’éprouvez-vous pas de la peine la laisser flétrir avant l’heure du midi ? Et ne seriez-vous pas heureux de l’emporter au ciel avec vous, si vous y étiez appelé pendant ces années encore dangereuses qui précèdent la maturité parfaite ? Avez-vous jamais vu, sans éprouver comme un serrement de cœur, le lendemain d’une noce ? Soyez sûr que l’homme abdique beaucoup de sa dignité le jour où il s’enchaîne au bras de la femme. Relisez saint Paul.

Cependant, veux-je donc prêcher le célibat éternel, universel ? A Dieu ne plaise Mais je voudrais qu’on attendît, pour l’union conjugale, l’époque où elle devient nécessaire, et où elle a cessé de pouvoir être funeste ; l’époque où l’esprit a atteint son développement, où la volonté a acquis toute son énergie, où l’on est compromis par ses travaux, par ses relations, par ses antécédents de toute espèce, de manière à ne pouvoir plus se dégager ; où l’on s’est fait quelque droit aux jouissances de la famille par les labeurs de la solitude ; où l’on peut offrir quelque chose, et non point tout recevoir ; l’époque enfin où l’on est sûr d’être maître chez soi et libre au dehors.

Vous me parlerez des douceurs de la vie domes-