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LII
A M. HENRI PESSONNEAUX.
Lyon, 21 août 1838.

Mon cher ami,

Sois remercié mille fois, puisque cette contagion de l’oubli, si commune à Paris, où plus que partout ailleurs les pauvres absents on toujours tort, n’a pas gagné ton âme, puisque parmi tant de sollicitudes laborieuses et tant de douleurs domestiques, tu as conservé un souvenir et une larme à l’ami de ton enfance ! Sois assuré que je te payais d’une juste réciprocité, et qu’entre les consolations qui devaient rendre mon départ de Lyon moins pénible, je mettais d’abord le plaisir de te revoir. Mais, d’un côté, les nouvelles lenteurs que mon affaire a subies, et de l’autre, les conseils de M. le Clerc m’ont décidé à renvoyer encore au commencement d’octobre ce fabuleux voyage. Je me berce, comme d’un songe aimable, de l’idée de faire route en ta compagnie, te reconduisant ainsi jusque chez toi, selon notre vieille habitude pari-