pratique du bien, soyez toujours nos modèles. Il me semble quelquefois que la Société de Saint-Vincent de Paul, ainsi placée aux portes des écoles, c’est-à-dire aux sources de la génération nouvelle, de cette génération destinée a occuper un jour des positions sociales d’où s’exercent toutes les influences, pourrait donner quelque impulsion heureuse à notre pauvre société française et par la France, au monde entier. Il me semble que Lacordaire est le Pierre l’Ermite de la croisade dont il vient si bien de marquer les camps et les bannières. Voyez comme des villes d’Irlande à celles du Rhin les signes de ralliement se répètent ; c’est à nos cités de les répéter à leur tour à l’Espagne, à l’Italie défaillantes. J’aurais voulu une manifestation de la jeunesse parisienne au sujet de l’affaire de Cologne [1]. Vous rappelez-vous le jour où Lacordaire
- ↑ Dans le courant de l’année 1837, un conflit éclata entre lu
gouvernement du roi de Prusse, Frédéric-Guillaume III et Mgr Clément
de Droste-Wischering, archevêque de Cologne. Ce conflit avait
pour cause la prétention du gouvernement prussien d’astreindre le
clergé catholique à suivre les prescriptions de la loi prussienne en
ce qui touche la bénédiction des mariages mixtes entre catholiques
et protestants. Quelques prélats avaient cru pouvoir céder à la pression gouvernementale et ne plus exiger des conjoints la promesse
d’élever les enfants dans la foi catholique. Mgr de Droste donna le
premier l’exemple d’une résistance basée sur les lois canoniques et
les obligations de sa charge pastorale, conformément aux règles
tracées par le bref du pape Pie VIII, du 25 mars 1850 : Pour l’en
punir, le gouvernement fit arrêter l’archevêque de nuit dans son
palais, et le fit emprisonner dans la forteresse de Minden, d’où il
fut ensuite transporté à celle de Colberg, en Pomeranie.
« A la nouvelle de cet acte, le pape Grégoire XVI assembla les cardinaux en consistoire ; le 10 décembre 1857, et prononça une