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réole de sainteté entoure plus brillante cette tête chérie, l’ombre de la mort semble s’en approcher ? Pourquoi dans les langues des hommes la perfection est-elle synonyme de la fin ? Pourquoi Dieu ne donne-t-il rien ici-bas et ne fait-il seulement que. prêter ? Mon cher ami, prie avec moi pour que ma mère me soit conservée, qu’elle soit conservée à mes frères, qui ont aussi tant besoin d’elle pour que cette maison que tu as connue heureuse et pleine, d’amour ne soit pas désolée, remplie de’deuil, vide de toute jouissance, donnée en spectacle comme un exemple des vicissitudes humaines, devenue un scandale pour les impies, qui en voyant si durement traitées les familles chrétiennes, se demandent insolemment où est le Dieu en qui elles avaient espéré : Ubi est Deus eorum ?

Pour moi, c’est toujours en lui que j’espère, et jusqu’à présent je suis résolu de suivre les-indications qu’il me donne dans les circonstances inégales de la vie.

Je continue par lettres les démarches qu’à Paris je faisais par moi-même. En attendant, je n’abandonne point les travaux littéraires, qui sont pour moi une des plus salutaires consolations terrestres. Je m’occupe toujours un peu de Dante. Adieu. Je t’embrasse tendrement.