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tone mais par-dessus tout doit planer la grande mémoire de Saint François. Je ne me rappelle’pas bien si c’est à Foligno qu’on montre le rosier sur les épines duquel il se coucha pendant une nuit entière, et qui depuis est resté chargé de fleurs toujours renouvelées. C’est au mont d’Alvernia que les glorieux stigmates s’imprimèrent sur ses mains et ses pieds. C’est dans ces chemins par lesquels tu as passé, qu’il allait conviant les petits oiseaux du ciel à chanter les gloires du Seigneur, et rachetant du prix de son manteau l’agneau que les bouchers menaient à la tuerie. Mais c’est Assise surtout qui doit être pleine de lui Assise et son cloître qui renferma jadis six mille moines, et ses deux églises, symbole des deux vies du saint, l’une terrestre et mystérieuse, l’autre immortelle et resplendissante, ses deux églises où la bonne et pieuse peinture du moyen âge s’est développée depuis son berceau jusqu’à sa maturité, depuis Cimabuë et Giotto jusqu’au temps de Pérugin et de son disciple. Car il semble que la nature et l’histoire n’eussent pas encore assez fait pour cette contrée bénie, et que l’art y ait voulu briller pour l’environner d’une troisième et non moins brillante auréole. L’école ombrienne avec celle qui peignit le Campo-Santo me paraît bien, comme à toi et sauf les méprises où mon ignorance peut m’entraîner, avoir marché dans la véritable voie qui fut délaissée depuis à l’époque de la Renaissance.