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Vous m’avez donné une preuve de votre profond et cordial attachement en prenant un intérêt si vif à ce que je vous disais de ma mère. Peut-être le dois-je a la ferveur de vos prières, elle est maintenant beaucoup mieux et ne me donne plus d’inquiétude. Mes sinistres pressentiments se sont enfuis, et j’espère conserver longtemps encore celle de qui j’ai reçu tout ce qu’il peut y avoir de bon en moi. J’espère la conserver longtemps, et la payer selon mon pouvoir des peines, des sueurs et des larmes que je lui ai coûtées. Que je vous plains d’être privé d’un tel bonheur !

Mais, si mon ange gardien est sur la terre, le vôtre est au ciel si le mien est plus près de moi, le vôtre est plus près de Dieu. Ce que je dois à ses conseils, vous le devez à ses intercessions. Vous savez le grand mystère de la communion des saints. Vous savez que, ce mystère ne nous permet point de nous croire seuls ici-bas, et qu’il nous environne des âmes. les plus excellentes et les plus chères comme d’autant de témoins et de patrons glorieux, atin que le cœur ne nous défaille pas dans nos épreuves. Et puis la vie est bien courte ; et bientôt viendra l’heure où, selon le langage de la sainte Écriture, nous irons rejoindre notre peuple, ce grand peuple qui nous a précédés dans les sentiers de la foi et de l’amour. Oh soyons bons pendant dix, vingt, trente ou quarante ans en-