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vie etde travailler pour de l’argent. Ces incertitudes, elles ne sont point terminées : je les ai soumises à mon frère ; il pense qu’il n’est pas temps encore de trancher le noeud gordien ; il m’engage à poursuivre à la fois les études du droit et celles de l’histoire. J’ai obtenu de mon père de retourner deux ans à Paris. J’y ferai paisiblement mon doctorat, et en même temps j’apprendrai les langues orientales. Du reste, plus d’articles de journaux ; seulement quelques rares travaux pour la conférence, s’il y en a ’une, ou pour, la Revue européenne, si elle n’est pas morte, et dans tous les cas, pour m’exercer. J’abandonne.le reste de mon avenir à la Providence. Volontiers j’accepterai la place qu’il lui plaira de m’assigner ; quelque basse qu’elle soit, elle sera assez belle si elle est bien remplie.

Je suis ici sans aucune nouvelle de Paris point de lettres, point de nos journaux. Si vous en savez quelque chose, écrivez-le-moi : je commence à sentir les ennuis de la vie de province. Nous vous amènerons a Paris une bande de bons Lyonnais, qui grossiront toutes nos réunions, quoique, à vrai dire, je ne tienne plus à la conférence historique que ,comme moyen de recruter la conférence de charité.

Mon pauvre moral ne vaut guère mieux que l’ intellectuel ; j’ai toujours l’imagination malade ; quelquefois j’ai le dessus, plus souvent le dessous ;