grand homme. Sur un mamelon, au pied des montagnes, est un hameau que domine une église quasi gothique et un ancien château : c’est Sainte-Point. Ce château appartenait jadis au redouté comte de Saint-Point, rival en cruautés du baron des Adrets. Ce hameau était, il y a vingt années, une réunion de paysans grossiers, ignorants et mauvais. M. de Lamartine a apporté la civilisation dans ces lieux. Il a réparé, embelli, étendu le château. Il a fait reconstruire le clocher de l’église ; il a acheté une maison pour y établir un hôpital et des écoles; il a fait ouvrir des routes pour établir des communications entre le village et le grand chemin : il fait, à l’heure qu’il est, élever un pont magnifique sur un ravin. Ces bienfaits ont attiré de nouveaux et nombreux habitants dans la vallée ; de blanches maisons s’élèvent de toutes parts, tout respire l’aisance et le contentement; les mœurs sont devenues douces et pures, et l’étranger, allant, visiter le poète, rencontre de braves gens qui s’offrent à lui servir de guides officieux. Nous voici donc à la porte du château. Un porche élégant, déforme gothique, en décore l’entrée ; trois tours seigneuriales lui prêtent un assez majestueux aspect. Nous franchissons le seuil du salon : madame de Lamartine nous accueille avec la plus grande bonté ; c'est une dame très-respectable, très-bonne et très pieuse; elle est Anglaise, et convertie à la religion catholique. Ce jour-là, il y avait précisément à Saint-Point beau-
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