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Il n’est peut-être pas sans intérêt de reproduire ici cette protestation, écrite entièrement par Ozanam elle montre l’esprit qui animait à cette époque ta jeunesse catholique.


«15 avril 1834.

«  L’épiscopat belge vient de fonder une université libre et catholique.

« Université catholique cette nouvelle devait être un sujet de joie pour l’Église’, heureuse de voir s’élever dans son sein un témoignage de plus de sa maternelle sollicitude, un monument de plus de l’immortelle alliance de la science et de la foi, un démenti de plus à ceux qui vont annonçant la mort prochaine du christianisme.

« Université libre : ce devait être un sujet d’orgueil pour tous les amis de la nationalité belge, fiers de voir fonder sur un sol si longtemps asservi une institution vierge de toute protection étrangère, vierge de toute intervention gouvernementale, se soutenant pas ses propres forces, digne d’un peuple véritablement ami des lumières et de la liberté. « Cependant quelques jeunes gens de l’Université de Louvain (nous nous plaisons à croire que c’est le plus petit nombre), égarés sans doute par les préjugés d’une éducation irréligieuse, ont accueilli cette institution naissante par des outrages publics et multipliés. Vociférations ignominieuses, injures de carrefour, ils n’ont rien épargné pour étouffer dès le berceau la noble pensée de leurs évêques, pensée féconde pour l’avenir.

« Nous, étudiants catholiques de l’Université de Paris, à cause de la solidarité qui semble unir des hommes de même âge, parlant, une même langue, livrés aux mêmes études, nous protestons contre la conduite de nos condisciples; de Louvain nous renions, au nom de la jeunesse studieuse, les excès commis par quelques-uns de ses membres; nous disons que ceux qui ont agi de la sorte ne sont ni les champions de la liberté, ni ceux de la science enfants arriérés du dix-hui -