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sombres présages, il ajoutait « Ma prière suprême à ma famille, à ma femme, à mon enfant, à mes frères, à mon beau-frère, à tous ceux qui naîtront* d’eux, c’est de persévérer dans la foi, malgré les humiliations, les scandales, les désertions dont ils seront témoins. »

Il fallait que le lecteur connût ceci pour comprendre la suite de ces lettres et la première particulièrement, écrite par Ozanam à dix-sept ans, et qui explique sa vocation.

Dans cette correspondance de vingt-deux années, vous, ses amis, vous retrouverez, au milieu de chers et aimables souvenirs, toutes les promesses et les luttes de votre jeunesse mêlées aux promesses et aux luttes de la sienne. Il avait, vous vous en souvenez, le don très-rare de savoir se donner, privilége des âmes généreuses, et, ce qui est rare aussi, en aimant beaucoup ses amis, il savait le leur dire.

Il aimait les grandes idées et savait en inspirer la passion. Il aima encore plus les pauvres et, vous ne l’avez pas oublié, il sut un jour associer les dévouements pour les servir. « Il faut, disait-il, enlacer la France dans un ré-