nécessaire et obéie. Elle l’est moins visiblement dans les temps païens, où le dogme obscurci ne prête qu’une clarté insuffisante à la marche des esprits : avec plus d’éclat, quand le christianisme a replacé la vérité religieuse comme une colonne de feu à la tête de l’humanité.
La suite des siècles n’offre pas de plus grand spectacle que celui de l’homme prenant possession de la nature par la science. M. de Humboldt a tracé ce tableau d’une main septuagénaire et inspirée. Il y faut ajouter deux traits. Pendant que l’homme s’empare de la création, il prend aussi possession de lui-même et de Dieu.
On voit d’abord les Égyptiens resserrés dans la vallée du Nil : à droite et à gauche les déserts leur marquent les limites du monde habitable. Mais ils lèvent les yeux vers les astres dont les révolutions ramènent le débordement du fleuve sacré. Ils admirent le cours réglé des étoiles ; ils les comptent, ils en marquent le lever et le coucher. Ces ignorants qui vivent sur un coin de terre, à qui la mer est interdite, commencent à connaître le ciel. Bientôt les Phéniciens viennent armés de l’astronomie et du calcul. Ils affrontent non plus seulement la mer qui baigne leurs côtes, mais l’Atlantique jusqu’aux rivages de l’Irlande, où leurs vaisseaux vont chercher l’étain : le monde s’ouvre du côté de l’Occident. Cependant la Grèce se tourne vers l’Orient, d’où lui vient le péril avec Darius et Xerxès, où elle trouvera l’empire avec Alexandre. Ce hardi jeune homme, disons mieux, ce grand serviteur de la civilisation, double en quel-