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comprend trop bien les beautés pour vouloir jamais s’en écarter et qui les sent trop profondément pour ne pas les rendre autant que le permet la différence de la langue et des temps, il n’est ni bizarre ni inexact, Dante parle français et il est toujours Dante.

Le Commentaire a été tiré des matériaux préparés par Ozanam pour ses doctes et brillants cours de la Sorbonne. Ce sont parfois de simples notes, mais des notes où sont condensées de laborieuses recherches ; ce sont souvent des morceaux achevés pleins de vues élevées, fines, profondes, dans lesquels le professeur a mis toute son âme et l’écrivain tout son talent ; ce sont des allocutions chaleureuses à la jeunesse qui se pressait avec tant de sympathie et d’admiration autour de cette chaire d’où ne tombèrent jamais, dans les jours les plus agités et les plus tristes, que de sages et fermes paroles. Les jeunes auditeurs d’Ozanam, moins jeunes aujourd’hui, retrouveront là le souvenir de leur enthousiasme et de leurs espérances, et ce souvenir ranimera leur enthousiasme et soutiendra leurs espérances. Le public aura une occasion de plus de rendre hommage à la mémoire de cet homme savant, éloquent et vertueux trop tôt disparu, mémoire chère aux lettres, à la religion et à la liberté.

J.-J. AMPÈRE.