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ai dit que la vérité était comme épaisse dans le nombre infini de ses livres, et que, si l’on peut reprocher quelque chose à ce grand génie d’Hippone, c’est la diffusion inévitable de ses pensées au milieu de ses œuvres innombrables, interrompues par les devoirs d’une vie si remplie. Mais ces germes ne seront pas inutiles, ils fructifieront, ils seront emportés à travers les siècles orageux du moyen âge, et le vent qui les emporte les jettera dans des terres fécondes, dans ces terres de France, d’Italie, d’Espagne, où vont se lever tant de grands esprits, et un jour paraîtra saint Anselme, cet autre grand métaphysicien, ce profond penseur, qui ne fera pas autre chose que resserrer les preuves de l’existence de Dieu données par saint Augustin, que les rassembler et les mettre sous une forme plus méthodique et plus rigoureuse.

À son tour, saint Thomas d’Aquin développera les théories de saint Anselme sur les preuves de l’existence de Dieu ; enfin, quand viendra le dix-septième siècle, qui peut-être avait quelque droit d’être difficile en matière de génie, de philosophie, de vérité, le dix-septième siècle ne trouvera rien de plus grand à faire que de remettre en lumière, sous une autre forme, les doctrines de saint Augustin ; et Descartes, Leibnitz, ne feront pas autre chose que reproduire sa métaphysique pour lui donner plus de rigueur et de correction. Ce sera tout l’effort de ces grands hommes et tout le travail de Malebranche dans son ouvrage de la Recherche de la vérité, de Malebranche qui, dans