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mancero du Cid. Il a montré dans le Pèlerinage au pays du Cid à quel point il était en possession de l’histoire et des légendes de la poésie espagnole au moyen âge, quel enthousiasme animait cette science, savait l’embellir et la passionner ; mais il n’avait pas eu le temps de beaucoup avancer la partie de son œuvre consacrée à l’Espagne, dans laquelle le Pèlerinage du Cid eût sans doute trouvé place, et dont on peut le considérer comme un débris pareil aux fines moulures qui gisent sur le sol détachées des murs de l’Alhambra.

Avec la conscience qu’il mettait à tout, Ozanam avait voulu faire une analyse exacte et complète de l’histoire de la littérature espagnole par M Ticknor. Ce travail patient est un de ses derniers travaux ; dirai-je que c’est sur mon exemplaire de l’ouvrage de M. Ticknor que l’analyse d’Ozanam a été faite, et aurai-je besoin d’ajouter combien cet exemplaire est aujourd’hui précieux pour moi ? On sait que Pétrarque avait écrit à la marge d’un Virgile, dans lequel il avait l’habitude de lire, la date de la mort de sa Laure tant aimée, pour avoir toujours devant les yeux, chaque fois qu’ils tomberaient sur ce livre accoutumé, comme un rappel de son malheur. Je n’ai besoin de rien écrire sur les volumes qu’ont touché les savantes et pieuses mains de mon saint ami.

Tels sont les travaux les plus importants qui com-