dément vicié. Ainsi le péché n’est pas une substance ; mais Dieu est une substance souveraine, la seule nourriture vraiment digne de l’âme raisonnable. En se retirant de lui par désobéissance, et refusant par faiblesse de puiser la vie où il devait, l’homme devint malade, et entendez le prophète s’écrier : « Mon cœur a été frappé et s’est desséché comme la paille, parce que j’ai oublié de manger mon pain. »
Ainsi s’est altérée la nature humaine en se détachant de Dieu, et tous ceux qui participent à l’humanité participent à l’altération originelle. C’est par là que l’homme est devenu sujet à la mort, à la douleur, à la concupiscence. Le libre arbitre subsiste, mais affaibli par l’inclination au mal. De là la nécessité de la grâce, la grâce n’est pas seulement une assistance, mais un remède ; elle prévient la volonté et l’élève au-dessus de ses forces naturelles. La grâce est nécessaire, mais non pas irrésistible. — Ce sont les luthériens et les calvinistes, et non pas les augustiniens, qui ont professé la doctrine du serf arbitre. Ils reprochaient à l’Église d’accorder trop à la liberté.
Les évêques réunis à Jérusalem en 415 avaient renvoyé l’affaire à Rome. En 416, le concile de Carthage condamne Pélage et Célestin, avec prière au pape Innocent de confirmer la sentence. Célestin en avait appelé à Rome ; Pélage y adressa sa confession de foi. Leurs formes équivoques surprennent d’abord la simplicité du nouveau pape Zosime, qui, détrompé ensuite par la