les langues grecque et latine, d’un esprit subtil, d’une éloquence chaleureuse, il séjournait à Rome depuis plusieurs années, lorsque vers 402 il y connut le Syrien Rufin, disciple de Théodore de Mopsueste, qui attaquait le dogme du péché héréditaire. Il éclate sur ces paroles de saint Augustin qu’il entend citer par un évêque : « Seigneur, donnez-nous ce que vous commandez, et commandez-nous ce que vous voudrez. »
Ses écrits. — De la nature, lettre à saint Démétriade...... Mais il dogmatisait surtout par ses disciples, qu’il désavouait au besoin, l’Irlandais Célestin, Julien, évêque de Companie.
Sa doctrine. — 1o Le péché n’est point une substance ; c’est l’erreur manichéenne de reconnaître deux substances, l’une bonne, l’autre mauvaise. Le péché ne pouvait donc pas altérer la nature humaine. Elle est ce qu’elle fut en sortant des mains du Créateur. Point de corruption héréditaire, point d’inclination au mal. Le libre arbitre est intact.
2o La nature n’ayant rien perdu de ses premières forces peut donc par elle-même échapper au péché. La grâce consiste précisément dans la liberté que nous avons de ne pécher point ; elle consiste dans la loi, la doctrine et l’exemple du Sauveur ; elle consiste dans la lumière, qui éclaire l’esprit, mais qui ne peut rien sur la volonté. La grâce n’est point gratuite, il faut qu’elle soit méritée. L’homme peut donc mériter sans la grâce.
Conséquence de la doctrine : renversement de tout le christianisme. — 1o Le christianisme repose sur