de l’effort fait pour ressaisir les antiques traditions sacerdotales, pour se rapprocher d’une science hiératique à moitié éteinte.
En même temps que toutes ces doctrines se rapprochent les unes des autres, derrière elles s’opère un grand mouvement qui explique peut-être cette espèce de renaissance du paganisme dans les premiers siècles chrétiens : cette époque, en effet, était celle où un paganisme nouveau s’emparait de la haute Asie, de l’Asie orientale. La secte de Bouddha, née environ cinq siècles et demi avant notre ère, longtemps contenue, resserrée dans les limites de l’Hindoustan, dans les bornes d’une école philosophique, avait pris l’essor, et cette mythologie pleine d’éclat, à la fois populaire et savante, était capable d’entraîner les esprits, les imaginations, et de mettre à sa suite des peuples entiers. Sorti des limites de la contrée où d’abord il s’était renfermé, le bouddhisme, l’an 61 avant Jésus-Christ, avait de nouveau paru sur la scène et envahi toute l’Asie septentrionale, de sorte qu’il s’étendait alors de la mer du Japon jusqu’aux bords de la mer Caspienne, remplissant toutes ces vastes contrées, réchauffant le zèle religieux de ces populations innombrables. Ce grand mouvement ne pouvait pas évidemment rester sans influence sur le développement païen de l’Occident ; il devait remuer les peuples, qui lui restaient jusqu’à un certain point étrangers. De même qu’en Orient commence déjà cette agitation dans les tribus tartares, qui, se propageant de proche en proche, va jeter les