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la lumière, cette lumière qu’elle a aperçue de loin dans le sein de Dieu. Et les écoles, et la science, viendront prêter leur secours à la religion et entourer d’une clarté nouvelle, toujours croissante, les germes du christianisme.

Ainsi l’alliance est conclue. Vous croyez peut-être que Clément d’Alexandrie a fait la philosophie esclave, qu’il n’y a plus de philosophie, que la charte de l’esprit humain est déchirée jusqu’au moment où Luther la fera de nouveau sortir des couvents d’Allemagne : vous vous méprenez étrangement, car, à l’heure même où la foi semble enchaîner la philosophie, regardez de près, elle la délivre de l’esclavage des écoles, de l’esclavage du maître, de ce mot αὐτὸς ἒφη, ipse dixit, qui est le dernier mot de toute l’antiquité, et qui a été répété de générations en générations sans que personne fît l’effort nécessaire pour s’en affranchir. Cet éclectisme qu’Alexandrie nomma sans jamais l’obtenir, c’est chez les Pères qu’on le trouve, c’est dans toutes les écoles et non dans une seule qu’il faut chercher la vérité ; il faut savoir, d’une main égale, frapper à la porte d’Aristote et de Platon, il faut savoir détourner les yeux d’une page enchanteresse lorsque cette page ne dit pas la vérité, rester maître de tout ce qui est humain et ne reconnaître d’autorité que dans les choses divines.

Et en même temps que la foi affranchit ainsi l’esprit humain de la servitude du maître, elle l’affranchit aussi de la servitude du doute éternel ; car le doute était au