Page:Ozanam - Œuvres complètes, 2e éd, tome 01.djvu/313

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ganisme, et toute la sagesse d’Alexandrie n’est pas arrivée à la transformer et à la purifier.

Comme dans son discours Prétextât a nommé Virgile, le rhéteur Evangèle, qui était présent et qui jouait le rôle de critique, de provocateur, se jette sur ce nom de Virgile en disant qu’on a prêté au poëte beaucoup d’intentions qu’il n’eut jamais[1] ; — Symmaque répond au rhéteur en faisant l’éloge de Virgile. — Prétextât prend aussi sa défense et le regarde comme le plus versé des anciens dans le droit pontifical et la science des antiquités religieuses ; il se plaît à montrer comment Virgile a distingué tout ce qui tient à la liturgie sacrée, comme il se garde bien de confondre les différentes espèces de dieux et de victimes, sachant le culte particulier qu’il faut rendre non-seulement aux dieux indigènes, mais encore aux dieux étrangers[2]. — Flavianus, renchérissant sur ce discours, loue Virgile d’avoir, mieux qu’un autre, possédé la science comme le droit augural des auspices et des présages. Les commentateurs littéraires se chargent ensuite de faire voir comment Virgile a répandu des théories philosophiques dans son poëme, tout ce qu’il y a chez lui de savoir astronomique, quels emprunts il a faits aux Grecs, avec quel art prodigieux il sait enlever à Homère un or que tantôt il montre et tantôt il cache, et comment il a su profiter des trésors d’Ennius[3]. Ils

  1. Macrobe, Saturnales, l. I, c. XXIV.
  2. Ibid., l. III.
  3. Ainsi, Eusèbe au liv. IV, Eustathe au liv. V, Furius Albinus et Servius au liv. VI.