res, et celui qui s’élève jusqu’à elles les doit tenir ensevelies dans le secret de son intelligence[1]. » — Vous reconnaissez ici ce vieux caractère jaloux du paganisme, cette résolution de faire deux théologies, comme il y a deux sciences, deux politiques, la théologie du savant et la théologie de l’ignorant, la théologie des patriciens et la théologie des plébéiens.
Prétextât ne donnera que la moitié de sa pensée, de peur de trahir, de propager le secret des mystères ; cependant il va bien loin dans ses aveux, il finit par dire que les divers noms des dieux ne constituent qu’une seule divinité qui est le soleil ; à lui doivent se rapporter par des interprétations physiques, allégoriques, tout ce qui a été dit de ces dieux dont on a encombré le vieil Olympe et le vieux Parnasse[2]. Il croit avoir par là sauvé le paganisme, et c’est par là qu’il le tue ; en donnant refuge à ses dieux dans le soleil, il ne prend pas garde que les chrétiens ont déjà reconnu dans cet astre divinisé par lui le premier serviteur de Dieu. Prétextât eût été bien étonné s’il eût vu s’asseoir à sa table un autre écrivain de ce temps qui, dans une thèse admirable et trop peu connue, donnant la parole à cet astre adoré par les anciens, lui prêtait d’énergiques accents pour réprouver ce culte dont on l’insultait en faisant le rival, l’ennemi de Dieu de celui qui en est l’immortel serviteur. La théologie de Prétextât, qui fait le fond de cet enseignement, est profondément imprégnée de pa-