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sorte d’encyclopédie du savoir antique, tel qu’il était conservé par les traditions littéraires. Pour donner à cette étude aride et effrayante le prestige de ces dialogues dont Cicéron avait introduit l’usage dans la littérature latine, il suppose que le jour des Saturnales se rassemblent chez Prétextât un certain nombre d’hommes de lettres et de nobles : Symmaque, Flavianus, Cæcina Albinus, Avienus, le rhéteur Eusèbe, le grammairien Servius, et tous ensemble passent le jour en fêtes, en festins et en conversations philosophiques. Le matin ont lieu les discussions sérieuses, et le soir on porte à table une humeur plus joyeuse et des propos enjoués. Ces sages, réunis de la sorte et jouissant du repos, bonheur si rare dans une ville d’affaires, agitée de grandes préoccupations politiques, comme l’était Rome sous Théodose, chercheront leurs délassements naturels dans ces sciences dont ils ont reçu les éléments dès leur jeunesse, et tout ce qui va revenir dans leurs discours nous montre ce qui constituait l’éducation d’un savant, d’un lettré, à la fin du quatrième siècle. La conversation s’engage d’abord sur la fête des Saturnales. Prétextât, qui connaît mieux que tout autre la science des choses sacrées, est interpellé sur l’origine de ces observances. « Il n’ira pas en chercher la source dans la nature secrète de la divinité, mais il empruntera ses explications aux récits mêlés de fables, ou aux commentaires que les philosophes en ont faits. Car les raisons occultes, et qui dérivent de la source pure de la vérité, ne peuvent être révélées même dans les mystè-