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militaire, et aux grammairiens grecs et latins douze. À Trêves, les rhéteurs recevront trente annones, les grammairiens latins vingt, et les grammairiens grecs, s’il s’en trouve de capables, douze seulement[1]. Vous voyez qu’en Occident l’enseignement grec était sacrifié à la tradition latine. C’était le contraire en Orient.

Ainsi s’établissaient les priviléges, la dotation, les prérogatives de l’enseignement public. Mais c’était peu de s’occuper des maîtres, il fallait songer aux élèves, établir la police des écoles, et c’est ce que fait Valentinien dans un règlement daté de 370 : « Ceux qui viennent à Rome pour le besoin de leurs études doivent être munis du consentement des magistrats provinciaux. Ils déclarent en arrivant à quelle étude ils se destinent ; leur demeure doit être connue au bureau du cens. Les fonctionnaires du cens les avertissent sévèrement de se comporter en gens de bien, craignant la mauvaise renommée, évitant ces associations qui sont le premier pas du crime, consociationes quas proximas esse putamus criminibus. Ils les inviteront à ne pas fréquenter trop ardemment les spectacles publics, à ne pas se mêler aux banquets désordonnés. Ils auront la faculté de punir par les verges les contrevenants, de les renvoyer de Rome, et de les embarquer pour leur province. Ceux qui n’encourent pas de censures peuvent poursuivre leurs études jusqu’à l’âge de vingt ans, après quoi le magistrat s’as-

  1. Cod. Theod., ibid., l. 11.