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tard que la politique romaine comprit que l’enseignement privé pouvait être, non pas étouffé, mais seulement guidé, et recevoir un concours utile en même temps qu’une direction lumineuse, par la fondation d’un enseignement public.

César paraît être le premier qui attache à l’enseignement des priviléges, et qui en l’honorant le modère et le contient ; Vespasien fixe la dotation des professeurs publics à cent mille sesterces, et au Capitole s’ouvrent ces écoles impériales que devait hanter la jeunesse de tout l’univers ; Adrien bâtit l’Athénée, honore l’enseignement auquel il accorde des priviléges, qu’Antonin étend aux provinces ; Alexandre Sévère fonde des secours (stipendia) pour les écoliers pauvres et de familles honorables. L’enseignement impérial se constitue, le professorat devient une magistrature, les traditions littéraires entrent au nombre des institutions publiques de Rome, et, en même temps, la liberté prospère à leur ombre ; car cette époque est aussi celle où nous trouvons dans les lettres de Pline le Jeune un admirable document qui nous montre des familles associées dans une cité, sous l’inspiration d’un homme de bien, pour y fonder le premier refuge littéraire ouvert aux enfants d’une ville. Un jour, à Côme, le jeune fils de l’un des habitants vient avec son père saluer Pline dans sa bibliothèque : «  Étudiez-vous ? demande Pline au jeune homme. — Oui. — En quel lieu ? — À Milan. — Pourquoi pas ici ? — Le père : Nous n’avons pas de maîtres. — Et pourquoi ? Il était pourtant de votre