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« — Or il leur survient une poésie faite pour eux, et ils sont reconnaissants de ce qu’on fait pour eux, comme le peuple l’est toujours. Elle est indigente, dépouillée de ces riches ornements d’autrefois ; ils ne l’en accueillent que mieux, ils la reconnaissent, la font asseoir au foyer, et lui disent : ma sœur.

« La poésie fit comme la religion faisait alors, comme ces moines mendiants, ces fils de barons qui prenaient les livrées du pauvre pour aller le consoler et qui en étaient bien reçus, s’asseyant au foyer, avec des conseils pour toutes les situations et des paroles pour toutes les douleurs…..

«….. Mais la poésie didactique a un autre intérêt pour nous, un intérêt historique. C’est comme le son des instruments qui annonce la marche d’une armée. C’est un instrument trivial peut-être, le tambour des fantassins. Mais les pesants bataillons du tiers état sont derrière. — Ce langage audacieux ne pouvait être tenu que par une époque audacieuse. — Cette poésie portait une révolution dans ses flancs. »

À propos de la poésie didactique, la plus aride de toutes, il a été appelé en parlant de la science à parler du mystère qui est au fond de la science et de l’inspiration qui fait les découvertes.

« — Au fond de la science on rencontre le mystère, au fond de la conscience on sent la présence de quel-