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plaintes du christianisme en montrant qu’ils étaient indignes d’être affranchis, et s’il en est ainsi, j’inscris ce témoignage comme une de ces preuves éternelles de la dureté impitoyable du paganisme à l’égard de cette portion de l’humanité qu’il maintenait en esclavage ; ou bien il voulait montrer les périls de la société, et alors j’admire la hardiesse des Pères de l’Église qui faisaient entendre, tout en tolérant l’esclavage, de si sévères leçons sur l’égalité des hommes devant Dieu ; et aujourd’hui je me demande si sont fondées les craintes de ceux qui voudraient renvoyer à des temps sans périls ces vérités blessantes, comme si l’Évangile et ses vérités n’avaient pas été faites pour le temps où beaucoup souffrent et où il faut que beaucoup se sacrifient !

Les représentations dramatiques se continuent pendant les siècles suivants. Théodoric, en 510, relève à Rome le théâtre de Marcellus, et le sénat romain se met en frais pour l’approvisionner d’acteurs. Dans la Gaule, Chilpéric répare la scène de Soissons : on y représente Térence au septième et au huitième siècle. Nous en avons la preuve dans un fragment qui nous a été conservé et qui s’ouvre par un prologue dans lequel l’entrepreneur du théâtre, appelé Jérôme, annonce aux spectateurs qu’on va leur donner une comédie de Térence : alors paraît un baladin (delusor), un farceur qui s’ennuie d’entendre parler de Térence et qui veut qu’on renvoie ce poëte décrépit. Térence paraît en personne et se prend corps à corps avec ce jeune homme qui l’a insulté ; de là un dialogue et le commencement d’une comédie nou-