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sant les bêtes dans les bois, puis, dans sa vieillesse, devenant chrétien et apparaissant encore de temps à autre, comme le croyaient les paysans de la Souabe au onzième siècle, pour annoncer aux hommes les dangers de l’Empire. Voilà où était la poésie, et c’est cela dont les Romains ne se doutaient pas.

Le théâtre n’avait pas péri par les vices de la décadence et des Romains dégénérés ; il n’avait pas péri par les combats de gladiateurs, les spectacles des mimes, les lectures publiques et la pauvreté du trésor. Il n’était pas tombé non plus par les ordonnances des princes chrétiens ; ils avaient bien défendu d’abord que les représentations théâtrales eussent lieu ; mais une loi d’Arcadius, en 399, en interdisant certaines impuretés théâtrales, dit qu’elle n’entend point supprimer les jeux de la scène afin de ne point affliger le peuple, par conséquent le théâtre subsiste, et Claudien compte parmi ceux qui inaugurent le consulat de Mallius les acteurs qui chaussent le socque comme ceux qui chaussent le cothurne, c’est-à-dire qu’on représente encore des tragédies et des comédies. Bien plus, on en fait ; et nous trouvons à la fin du quatrième siècle deux comédies composées par les hommes de ce temps-là. L’une, le Jeu des sept sages, se trouve dans les œuvres d’Ausone, et c’est un sujet que le moyen âge a beaucoup répété et aimé : elle consiste en monologues dans lesquels chacun des sept sages vient à son tour débiter des maximes avec tout un appareil dramatique. L’autre comédie est le Querolus, du quatrième siècle, que