vernement impérial fonde ce qui doit faire sa ruine.
Un troisième vice profond du paganisme, qui fait prévoir la catastrophe nécessaire de sa fin, c’est cette effroyable inégalité dont tous les efforts de la conscience n’ont pu faire raison. Le principe païen de l’émanation qui suppose que les uns naissent de la tête, tandis que les autres naissent de l’estomac, du ventre ou des pieds de la divinité, ce vieux système est encore au fond de la législation, alors même qu’elle s’écrit par la plume immortelle de Gaïus et d’Ulpien. Ainsi la femme est toujours maintenue en tutelle ; il ne s’agit plus sans doute de la tutelle légitime des agnats, mais d’une tutelle dative, de sorte que la capacité de la femme est restreinte aux actes de peu d’importance dans la vie civile. Le fils de famille est soumis, non plus au droit de vie et de mort, mais au droit de vente, et il peut être exposé à sa naissance ; il est d’ailleurs condamné à une minorité éternelle, quels que soient son âge et sa dignité ; il est privé de toute espèce de propriété et n’a, jusqu’à Constantin, que le peculium castrense, c’est-à-dire la solde militaire.
L’esclavage subsiste également, et nous connaissons ses rigueurs, non pas seulement dans les temps héroïques et fabuleux, mais dans les siècles de lumières, de sagesse, de philosophie que nous avons parcourus, dans ces temps qui étaient pour beaucoup d’hommes des temps de liberté. L’opinion des philosophes grecs en matière d’esclavage n’est pas douteuse : si Platon ne l’avait pas admis dans sa république, il n’avait osé le condamner dans la cité ; pour Aristote, il lui avait