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cours, sans jamais rendre sa parole infidèle à sa pensée, a pu quelquefois emporter l’orateur un peu au delà des limites exactes de cette pensée. C’est donc par l’ensemble qu’il faut juger celle-ci, et non par quelques phrases isolées, bien qu’il n’y en ait pas une qu’il eût jamais désavouée pour le fond.

En général, les improvisations d’Ozanam se font remarquer par une correction qui a surpris des hommes accoutumés à celles de nos plus grands orateurs ; mais l’improvisation véritable offre toujours quelques inégalités et quelques négligences ; s’il s’en rencontre parfois même chez Ozanam, elles sont certes bien rachetées par la vigueur de l’expression, l’entraînement de la parole, par les traits ardents, qui sans cesse illuminent et colorent ce ferme langage.

Toutes les leçons ont été revues par M. l’abbé Noirot, son maître, quelques-unes par M. l’abbé Maret, M. de Montalembert, M. Lenormant. M. Mignet, un des plus anciens amis de M. Soulacroix, dont Ozanam était le gendre, a bien voulu en revoir plusieurs. M. Heinrich a donné beaucoup de temps à cette révision, et, avec le zèle reconnaissant d’un disciple, a collationné et vérifié les textes. Enfin, M. Egger a soumis les citations et les faits à un contrôle sévère. Il est touchant de voir des hommes dont les opinions ne sont pas entièrement les mêmes, concourir ainsi à honorer une mémoire qu’ils respectent également. J’ai revu moi-même toutes