tout ce qui est sorti de cette plume, il fait aimer celui qui l’a écrit. Après avoir apprécié ce qu’il y a dans les premières lignes et dans les dernières d’ardent et de modeste, d’aimable et de sincère, traits distinctifs de cette nature choisie, si l’on revient à ce qui concerne l’exposé du plan général, on voit que dans ce livre il s’agissait d’une grande chose, le christianisme civilisant les barbares par son enseignement, leur transmettant l’héritage de l’antiquité, créant, avec la vie religieuse et la vie politique, l’art, la philosophie et la littérature du moyen âge : c’est-à-dire un abîme de douze siècles comblé par l’histoire, les ténèbres de la barbarie éclairées, les origines de la civilisation et de la culture moderne expliquées, le christianisme glorifié par ses résultats, le tableau de ce qu’il a maintenu et de ce qu’il a produit, des vérités qu’il a propagées, des sentiments qu’il a inspirés, des lois qu’il a dictées, des œuvres d’art et de poésie dont il a été la source. C’est ce magnifique ensemble qu’on doit toujours avoir devant les yeux, comme Ozanam l’avait constamment lui-même, quand on lit ses écrits.
On a placé la Civilisation au cinquième siècle en tête de la publication, parce que c’est véritablement le fondement de l’édifice qu’il voulait élever. On a le droit d’affirmer que lui-même eût commencé par là ; l’ordre des temps et l’ordre des idées l’indiquent également.
Ozanam avait fait sur cet important sujet un cours