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COMMENT LE PAGANISME PÉRIT
ET S’IL PÉRIT TOUT ENTIER


(CINQUIÈME LEÇON)




Nous savons maintenant par quelle inexorable nécessité le paganisme conduisait l’aristocratie romaine à l’avilissement, le peuple à la barbarie, l’empire à sa perte. Si l’humanité régénérée devait vivre, le paganisme devait périr. Il s’agit de savoir comment il périt, et s’il périt tout entier.

Le paganisme ne tomba pas, comme on l’a trop dit, sous les lois des empereurs. Lorsqu’en 312 Constantin donna la liberté aux chrétiens, ils ne demandèrent point qu’on retournât le glaive contre leurs ennemis. Bientôt après, un édit dont la pensée semble déjà toute moderne promit aux païens la même tolérance qu’aux fidèles : « Car, disait-il, autre chose est de livrer des