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laisser parler lui-même. Dans une lettre à M. Foisset, magistrat, qui est un écrivain savant et habile, auquel il demandait de vouloir bien rendre compte de son ouvrage sur les origines germaniques, et, comme il disait, d’être le parrain de ses Germains, de ses barbares, dans cette lettre Ozanam exposait succinctement, mais avec la netteté qui était un des caractères de son esprit, le but qu’il voulait atteindre et indiquait les chemins par où il comptait passer.


25 janvier 1848.

« …… Mes deux essais, sur Dante et sur les Germains, sont pour moi comme les deux jalons extrêmes d’un travail dont j’ai déjà fait une partie de mes leçons publiques, et que je voudrais reprendre pour le compléter. Ce serait l’histoire littéraire des temps barbares, l’histoire des lettres, et par conséquent de la civilisation, depuis la décadence latine et les premiers commencements du génie chrétien jusqu’à la fin du treizième siècle. J’en ferais l’objet de mon enseignement pendant dix ans, s’il le fallait, et si Dieu me prêtait vie ; mes leçons seraient sténographiées et formeraient la première rédaction du volume que je publierais, en les remaniant à la fin de chaque année. Cette façon de travailler donnerait à mes écrits un peu de cette chaleur que je trouve quelquefois dans la chaire et qui m’abandonne trop souvent dans le