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tole, trente et un maîtres professaient la jurisprudence, la philosophie, la rhétorique et la grammaire. La jeunesse s’y pressait ardente, et si nombreuse, qu’il avait fallu une constitution de Valentinien pour régler la police des études. Gratien avait voulu que les provinces jouissent du même bienfait, et que toutes les grandes cités eussent leurs chaires publiques, soutenues par de riches dotations. La faveur des lois multipliait ces laborieux grammairiens, qui faisaient profession d’expliquer, de commenter, par conséquent de conserver religieusement les textes classiques. Le savant Donatus, dont saint Jérôme écouta les leçons, fixait les principes de la grammaire latine. Macrobe, dans son commentaire sur le Songe de Scipion et dans les sept livres des Saturnales, mettait en œuvre tous les souvenirs de la philosophie alexandrine et de la poésie grecque pour éclairer la pensée de Cicéron et de Virgile. Enfin Martianus Capella, sous les voiles d’une, allégorie qui n’est pas sans éclat ni sans grâce, enveloppait les sept arts libéraux, où était venu se résumer tout le savoir des anciens. Ne nous étonnons pas, messieurs, que la science antique puisse se renfermer sous cette enveloppe étroite des sept arts. C’est à cette condition, et sous cette forme que l’héritage de l’esprit humain traversera les temps barbares. Ces traités, ces commentaires, dont nous méprisons la sécheresse, sauveront les lettres latines. Le livre de Martianus Capella deviendra le texte classique de tout l’enseignement profane au sixième, au septième siècle : il se multipliera sous la plume des