teurs, et scellera de son sang l’abolition de ces détestables jeux.
Cependant l’erreur ne se retire que lentement, comme une nuit qui laisse après elle les nuages. Le panthéisme d’Alexandrie doit revivre et porter ses témérités jusque dans les chaires de la philosophie scolastique. C’était au grand jour de l’antiquité classique, dans les écoles de Jamblique, de Maxime d’Éphèse et des derniers philosophes païens qu’avaient fleuri la magie, l’astrologie, toutes les sciences occultes, qu’on croit écloses dans les ténèbres du moyen âge. D’un autre côté, les ignorants, les gens des campagnes (pagani) ne se détachaient qu’à regret d’un culte qui parlait à leurs passions. Au huitième siècle, les pèlerins du Nord s’étonnent de voir des danses païennes profaner encore les places publiques de Rome. Longtemps les conciles des Gaules et d’Espagne poursuivirent de leurs anathèmes l’art sacrilége des devins et les pratiques idolâtriques des calendes de janvier. Les superstitions latines donnaient la main aux superstitions germaniques pour opposer à la conquête chrétienne une dernière résistance. Non-seulement tout ne périt point dans le paganisme, mais tout ne doit pas périr. Jusque dans la fausse religion, il y a la religion, le besoin légitime d’entretenir un commerce avec le ciel, de le fixer à des jours, en des lieux, sous des symboles déterminés. L’Église eut le mérite de comprendre ce besoin et ce droit de la nature humaine, d’épargner aux peuples évangélisés des violences inutiles, et de réconcilier enfin l’art et la nature avec le