temples où, en l’honneur des dieux, avec des rites vénérés, tantôt des outrages sans nom violaient les dernières lois de la pudeur, tantôt des milliers de gladiateurs venaient s’égorger aux applaudissements du peuple le plus poli de la terre. C’étaient là les attaches de chair et de sang qui, en dépit des édits impériaux, retenaient la foule aux autels des idoles.
La philosophie ne réussissait pas mieux à ramener les esprits d’élite, les hommes d’État, les derniers héritiers des familles sénatoriales. Il faut admirer l’érudition, la subtilité, la hardiesse des philosophes alexandrins ; mais leurs prodigieux travaux n’avaient abouti qu’à restaurer le paganisme. Ils prêtaient les prestiges d’une interprétation savante à ce culte que l’aristocratie romaine défendait comme une institution politique.
Le paganisme ne devait périr que par le christianisme, par deux armes spirituelles : la controverse et la charité, la prédication et le martyre. Nous assisterons à ces belles discussions où saint Augustin s’épuise de zèle et d’éloquence pour entraîner des âmes choisies, comme Volusien, Longinien, Licentius ; mais surtout nous verrons commencer l’instruction des ignorants, des petits, de tous ceux à qui le paganisme n’avait jamais prêché. Nous pénétrerons dans ces familles chrétiennes qui assiégent pour ainsi dire un vieux père idolâtre, et finissent par le conduire au baptême, vaincu et rayonnant. En même temps nous entendrons les cris du cirque, lorsque le moine Télémaque s’y jettera pour séparer les gladiateurs, y mourra lapidé par les specta-