Page:Owen jones - Grammaire de l ornement, 1856.djvu/299

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
ORNEMENTS ITALIENS.


Arabesque dessinée par Baccio Pintelli pour l’église St. Augustin, Rome.

Arabesque dessinée par Baccio Pintelli pour l’église St. Augustin, Rome.
novices se sont dans la suite exercées, dont les effortsfinirent par lui faire atteindre à la plus grande perfection.

Les principaux élèves de Perugino, dont les travaux aidèrent matériellement cet artiste dans l’exécution de ces fresques gracieuses, furent Raphaël, alors âgé de seize ou de dix-sept ans ; Francesco Ubertini, plus connu sous le nom de Bacchiaca ; et Pinturicchio. Il est curieux de tracer l’influence que le succès de cette première tentative exerça sur l’avenir de ces trois jeunes étudiants. Il procura d’abord à Raphaël et à Pinturicchio la commande de décorer, de concert, la célèbre bibliothèque de Sienne, et dans la suite engagea le premier à se livrer à la culture de ce genre d’ornements, dont nous pouvons admirer les heureux résultats dans la composition des arabesques inimitables des loges du Vatican, etc., etc., et plaça le second artiste en mesure d’exécuter les décorations du plafond du chœur de Sta. Maria del popolo ; et de l’appartement Borgia, etc. à Rome. Quant à Bacchiaoca il devint si entièrement épris de ce style, qu’il dévoua toute sa vie d’artiste à peindre des animaux, des fleurs, etc. pour des décorations grotesques ; et il finit par acquérir dans toute l’Italie, une grande célébrité pour la perfection de ce genre de composition.

Pour le dessin habile et libre, les couleurs harmonieuses, la touche brillante, la balance parfaite des « pieni » et des « vuoti, » et l’imitation fidèle des peintures des anciens Romains, les fresques de la « Sala di Cambio » de Perugia sont au nombre des plus parfaites qui aient jamais été exécutées, quoique, sous le rapport de la délicatesse, du fini et du raffinement, on doive à peine s’attendre à ce qu’elles puissent égaler les productions subséquentes de Giovanni da Udine et de Morto da Feltro.

Raphaël, pendant le séjour qu’il fit à Rome, sous le pontificat de Léon X., reçut de ce pontife, la commande de décorer une arcade qui avait été construite pendant le règne de Jules II, par Bramante son beau-père.

Il fut arrêté que l’ensemble des décorations de cette arcade devait représenter un sujet sacré, mais que le style et l’exécution devaient rivaliser avec les plus beaux restes des peintures anciennes découvertes à Rome, jusqu’à cette époque. La partie principale de la composition paraît avoir été exécutée par Raphaël lui-même, et les détails semblent avoir été confiés à une bande d’assistants de choix, qui apportèrent incontestablement