de vases, d’autels, de frises, de pilastres, etc. décorés d’ornements ; des groupes ou des statues, des bustes ou des têtes sur médaillons ou sur fonds architecturaux ; des fruits, des fleurs, des feuillages et des animaux, entremêlés de tablettes de diverses formes, portant des inscriptions allégoriques. Une variété infinie de ces objets d’une beauté exquise attirait l’attention des artistes de cette époque, lesquels se rendaient à Rome dans le seul but d’en prendre le dessin. En se servant des sujets qu’ils avaient esquissés pour former les arabesques modernes, il était presque impossible que dans le commencement, les artistes pussent éviter de communiquer à leurs peintures, quelque chose du cachet formel et matériel des objets sculptés d’après lesquels ils avaient fait leur dessins originaux.
Cette circonstance peut expliquer, jusqu’à un certain point, les différences qu’on ne peut manquer de découvrir entre l’imitation et l’objet imité, dans le grand nombre des premières tentatives de reproduire les décorations peintes de l’époque impériale romaine. Parmi les artistes qui se vouèrent avec ardeur à l’étude de l’antique, nul ne se fit plus remarquer que Pietro Perugino, pendant le séjour qu’il fit à Rome à la fin du quinzième siècle. Nous avons une preuve manifeste des résultats auxquels il arriva, par suite des études approfondies qu’il fit des ornements de l’antiquité, dans la commande
qu’il reçut de ses concitoyens de décorer le plafond du palais de la bourse, ou « Sala di Cambio, »
de fresques qui devaient reproduire avec fidélité et vigueur, le style des anciens et certains sujets tirés
de l’antique. Cette belle œuvre, vraiment artistique, fut exécutée par Perugino peu après son retour
de Rome à Perugia, et prouve d’une manière évidente combien cet artiste avait puisé avec fruit à
la source classique de l’art antique. Cet ouvrage est, sans aucun doute, la première reproduction
complète des grotesques des anciens, et il possède un intérêt tout particulier, non seulement parce
qu’il établit le droit de Perugino d’être considéré comme le premier grand rénovateur fidèle de ce
style gracieux, mais aussi pour avoir été « la pièce d’épreuve » d’un genre auquel tant de mains